Coronachroniques : Les sans gants masqués - Mireille Héros
Ça se bouscule à l’ouverture de Carrefour à Champs sur Marne en ce lundi 16 mars. Les clients nombreux s’entassent dans le SAS, prêts à bondir dès l’ouverture des portes. Ils ont mis un tigre du Bengale dans leur moteur où quoi. Ils ont les mâchoires serrées, les mains « sans gant » accrochées à leur chariot.
Dès que le temple de la consommation leur ouvre ses bras, ils s’engouffrent, direction papier toilette une fois de plus, et ensuite rayon des pâtes et du riz. Une brune opulente fait la razzia sur les Barilla et enfile une vingtaine de paquets dans son chariot. Une autre se précipite sur les préservatifs : c’est pour prendre l’ascenseur s’excuse-t-elle, quelque peu gênée. Une certaine nervosité pour ne pas agressivité se fait sentir dans les rayons : touche pas à mon paquet !
Le rayon des produits d’entretien, lui, est beaucoup plus calme. Pourtant les messages gouvernementaux insistent sur l’importance de désinfecter les surfaces inertes avec de l’eau savonneuse additionnée d’eau de javel. Un vieux truc de grand-mère qui marche toujours
Mais ce qui frappe le plus, c’est le nombre de clients portant un masque. D’où proviennent-ils alors que le corps médical est en manque ? Si ce sont des malades atteints par le coronavirus, bonjour la solidarité. On n’a pas envie de partager avec eux. Qu’ils se gardent leurs postillons et tout le reste. A y regarder de plus près, force est de constater que la plupart d’entre eux sont originaires du continent asiatique. Comment se procurent-ils des masques alors qu’en France la vente est sérieusement encadrée. Après nous avoir refilé le coronavirus en bouffant les pangolins et autres chauves-souris, l’empire du Milieu a-t-il ouvert une nouvelle route ? Celle des masques de protection ?
Mireille HEROS
16 mars 2020