A mon vélo d'intérieur - Annie Leroy
Tu étais tombé en disgrâce
Car, vois-tu, souvent on se lasse
De pédaler pendant longtemps
Avec vigueur, mais, cependant,
Sans bien avancer pour autant
Ici, dans mon appartement.
Tu gisais là, abandonné,
Dans un coin assez retiré
Prenant la poussière à l’envie
Servant, parfois, de porte-habits.
La plupart du temps j’ai laissé
Des piles de journaux tassées.
C’était un prétexte trouvé :
Le moyen de ne plus toucher
Cet équipement destiné
A mon physique conserver
Et tombé en désuétude
Ce, sans nuire à ma quiétude !
Bien sûr, pour me garder en forme,
Pour ne pas devenir difforme,
J’allais souvent à la piscine
Combattre, de trop de cuisine,
Tant de ravages sur mes hanches
Avec des palmes et une planche.
Maintenant, je suis confinée
Et ne peux plus me déplacer…
Je veux préserver mon physique ;
Pratiquer un sport dynamique.
Vélo, tu es rentré en grâce :
Tous deux, sus à la masse grasse !
(Annie Leroy, le 28/03/2020)