REPORTAGE DE Nelson MONFAIBLE, (Envoyé spécial de RADIO-VELO)
N.M. : Aujourd’hui, mes chers auditeurs
Ecoutons un vélo d’intérieur.
Monsieur PEGASE, rappelez-vous,
Qui eut, jadis, un succès fou !
Puis eut des déboires, sombra,
Et tomba dans l’anonymat,
Vécut caché pendant des mois ;
Enfer douloureux, croyez-moi !
Aujourd’hui reprend sa carrière.
Monsieur PEGASE, saurez-vous faire
Partager, à nos auditeurs,
Comment sortir de la langueur ?
P. : Bonjour Monsieur le journaliste !
Je sors d’une période triste,
D’une très longue dépression.
Sa durée ? J’n’en ai pas la notion …
N.M. : Racontez-nous, vélocipède,
Pourquoi à la gloire succède
C’est, pour le moins, paradoxal !
P. : Après une jeunesse sage
Enveloppé d’un emballage,
Je fus recueilli, jeune encore,
Par une femme aimant le sport.
Elle ménagea, dans sa maison,
Un espace dégagé. A foison,
Chaque jour, elle me rendait visite
Et m’enfourchait, vite, vite.
Et, gaiement, nous partions tous deux
Pour un périple bienheureux,
Une promenade imaginée
Puisque nous restions enfermés.
Nous visitions les paysages
Donnés par la boîte à images
Qui se trémoussait devant moi.
Quels beaux moments, remplis de joie !
Parfois, j’écoutais la musique ;
Sa préférée, oui : la classique,
Qui stimulait son énergie.
Croyez-moi, c’était belle vie !
Chaque jour, elle poussait la cadence
Montait la charge et la puissance.
Alors, avec satisfaction,
Je lui offrais bonne condition.
Et sans que je sache pourquoi,
Elle se lassa, un jour, de moi ;
Me délaissa pour la piscine :
Autre passion, autre routine !
Je demeurai mélancolique,
Sans un regard, sans une réplique,
Conservant, pour elle, des revues
Qu’elle ne lisait pas, non plus…
Je restai là, désespéré,
Jusqu’à ce qu’elle fut confinée.
Impossible d’aller nager :
Alors, comment se dépenser
Tout en demeurant enfermée ?
Tiens, au vélo, elle a pensé !
C’est ainsi que, subitement,
On me délesta, prestement,
De ces journaux qui m’encombraient
Pour repartir ensemble. Je renais !
Et, bien vite, elle fut prête
A me tirer de ma retraite.
Dites-bien à vos auditeurs :
Je redeviens compétiteur ;
Et que si je reprends la route,
C’est pour gagner, sans aucun doute !
(Annie Leroy, le 7/04/2020)