Masquées - Marie-Claude Antoine
La ville, apparemment endormie, veille.
Derrière les stores baissés
Une armée d’ouvrières est à l’ouvrage.
Elles piquent, elles piquent …
Penchées sur les machines : et Pfaff !
On entend des pfiff et des pfaff
A tous les étages.
La résistance s’organise dans les officines.
De toutes les couleurs, de lin, de chanvre,
Fleuries et à petits carreaux,
Descendent des greniers les fournitures.
En ces temps difficiles on n’est pas difficile.
Tout fera l’affaire.
A l’ère de l’Internet les « tutos » sont légions.
Quatre plis, trois plis, avec ficelle ….
Le choix est grand.
Ca pique, ça plie, ça noue de l’élastique….
Afin que toutes ces personnes
Le visage masqué, les cheveux en bataille
Avancent
Bien déterminées à vaincre
Un ennemi avide comme l’ogre.
Marie-Claude Antoine 14 avril 2020