Pourquoi se pose-t-on toujours des questions ? - Annie Rouault
Ras le bol des questions ! A force de me poser la question : « Que ferai-je après le 11 mai ? » J’avais fini par rêver. Rêver tellement que je n’en dormais plus, ou si peu. Des plans par ci, des plans par là. J’organisais des sorties, des visites, du shopping sur les boulevards et Rue de Rennes, des promenades sur les quais et même dans la forêt. Je faisais deux fois le tour des étangs de Commelles, je déjeunais dans la vraie pizzéria de Chantilly, je m’attablais aussi devant un fish and ships chez Léon et merveille des merveilles, je déambulais dans les galeries du Petit Palais et je dégustais une salade avec les copines dans le jardin juste en face du bananier qui fleurit tous les ans et forme de petites bananes barbues.
Ah ! La belle réponse à ma question ! C’était presque devenu réalité. Je m’achetais une jupe en jean avec des poches pour le côté pratique, un nouveau tee-shirt fleuri pour le fun, des chaussures parce que c’est des nouvelles chaussures, un sac à main parce que j’ai la marotte des sacs à main et j’ajoutais un chapeau comme ça, pour rien. Pourquoi pas ? Je rêvais, je rêvais gentiment, je ne suis pas gourmande. Bien sûr je n’allais pas chez Pimkie, ni chez Kiabi, ce n’est pas de mon âge ( ?) je préférais Pause-Café. Mais ce n’est pas non plus des excès sans nom.
Et puis hier, notre premier ministre qui a mis la barbe blanche à rayures pendant le confinement a tout simplement annoncé que le déconfinement s’appellerait ainsi mais n’en serait pas vraiment un bien que par certains côtés il y ait des ressemblances alors que les contraintes restent presque les mêmes mais cependant, comme les risques demeurent……AAAAHH ! Je craque.
Moralité : Après le 11 mai, je n’irai pas au musée, je ne déjeunerai pas d’une salade avec les copines, je ne ferai pas de shopping Rue de Rennes, je n’irai pas me promener à Chantilly, je n’aurai pas une vraie pizza italienne sur la rue principale, je ne ferai même pas une seule fois le tour des étangs de Commelles !
Tout est réduit à néant. Je peux retourner aux cauchemars et dormir sur mes deux oreilles sans me poser de questions jusqu’au prochain discours.
Scipiannie le 29/04/2020