Surchauffe chez les journaleux par Mireille Héros
Ça chauffe chez les journaleux
Leur chef, ce vicieux
Sur les écrans
Annonce en fanfaronnant
Qu’en raison d’une avarie logicielle
Quelques consonnes jugées criminelles
Sont mises à mort
Chez Larousse à Saint-Maur.
Les journaleux s’arrachent les cheveux
Et laissent leur souris au vieux grincheux.
Remisés avec l’encre sur un rayon
Les crayons s’allongent en longs sillons
Sur les feuillets vierges.
Ils narguent Serge
Qui cherche une accroche
Et fouille sa sacoche.
Il en sort une, bien rusée
« Un chien a mangé un ours écrasé
S’est couché sur cinq colonnes à la une
Il est recherché sur la lune ».
Les crayons rigolards
Sèment leurs coquilles au hasard
Elles recouvrent un marronnier
Un cancanier
Qui à gogo, avale
Les informations générales
Vraies ou fausses
Il se gausse
L’infâme,
Secoue ses anagrammes
A la recherche des consonnes honnies
Il en est marri
Car elles se cachent
Sous les H
Sur un chemin
Sans fin
Mireille Héros
16 novembre 2020