Lettre à Victor par Anouchka
Victor, si tu reviens à Chelles,
Pour sûr trouverais-tu changé
Ce trop vieux moulin sans ailes
Que le temps n’a pu estomper.
Sous les arches du vieux moulin
L’eau a laissé place au bitume
Près de la maison du gardien
Je ressens un goût d’amertume.
Indifférente au temps qui passe,
La Marne est restée dans son lit
Fini le pont de pierre, Hélas !
Ruine, près des berges, blotti.
Et disparu le vieux Castel
Avec lui les belles meunières
Seul le papillon et ses ailes
Rappelle ces temps éphémères.
A villa Marx, plus d’opérette
Le bruit des rues a remplacé
Le chant mélodieux des divettes
Même les beaux dimanches d’été.
J’aurais aimé vous rendre intact
Ce paysage chellois tant aimé
Mais le temps, sans aucun tact
A jamais l’a défiguré.
Belle meunière, souvenez-vous
Pauvre meunier, pauvres de nous.
Anouchka
Novembre 2020